Voile

TRICOTAGE EN BORDURE DES CALMES PACIFIQUE

« Nous faisons la politique du moins pire. On trainasse un peu en tricotant aux allures portantes. On reste au nord de cette petite dépression résiduelle, en espérant que quelque chose se reconstruise sur notre route. » Francis Joyon et son équipage – commando de la bonne humeur font appel à leur professionnalisme et à leur sens marin pour tirer le meilleur parti des conditions de vent faible étalées sur leur route vers le sud de l’Amérique latine. Concentrés sur leurs réglages, ils tentent de compenser par l’à propos de leurs empannages, le manque de puissance du maxi trimaran IDEC SPORT dans les petits airs. Son mât si parfaitement adapté aux conditions musclées du grand sud, prive cependant l’équipage de quelques chevaux dès que la force du vent chute sous les 10 noeuds. A la frustration des marins en quête des enivrantes vitesses, les Joyon, Stamm, Gahinet, Pella, Herrmann et Surtel opposent l’anticipation aux manoeuvres, la précision des touchés de barre, la plus grande réceptivité aux variations du vent, et par dessus tout, une bonne humeur contagieuse entre des hommes.

DSC_9317En tâtonnant vers la sortie…
« La belle lumière et le soleil du grand sud ont fait hier le bonheur de l’équipage » raconte Francis Joyon : « Nous avons pu recharger les batteries du bateau et des bonhommes. Le soleil est indispensable à nos panneaux solaires, et il nous a aussi fait un bien immense, en nous permettant de sécher nos affaires, et d’oublier la grisaille des derniers jours. » IDEC SPORT a interrompu la belle cavalcade qui l’avait mené à un train d’enfer sous les côtes de Nouvelle Zélande. Il progresse désormais vers le sud-est en tirant des bords, à grands coups d’empannages, à la recherche du point le moins pénalisant où traverser les zones de calmes alanguies devant son étrave, et qui lui barrent la route vers le cap Horn. « Nous allons continuer à tricoter ainsi encore une bonne partie de la journée » précise Francis, « en essayant de conserver toujours un peu de vitesse. IDEC SPORT est un peu l’équivalent d’un gros 4X4. Il passe merveilleusement dans la mer par gros temps, mais peine un peu dès que la mer se lisse et que le vent tombe. »
La porte de sortie n’est guère éloignée, mais son chemin d’accès évolue d’heure en heure, teintant d’incertitude la journée à venir. La réactivité demeure l’arme principale des six marins d’IDEC SPORT, peu avares de leurs efforts pour changer d’amure et solliciter la voile du jour, ce grand gennaker, à poste depuis déjà plus de 40 heures.

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