Voile

IDEC SPORT boucle le Trophée Jules Verne en 47 jours 14 heures et 47 minutes

IDEC SPORT a franchi la ligne d’arrivée à Ouessant ce vendredi 8 janvier 2016 à 16h50 TU, soit 17h50 heure française. Francis Joyon et ses cinq hommes d’équipage ont mis 47 jours 14 heures et 47 minutes pour faire le tour de la planète à la voile. C’est le troisième meilleur temps de l’histoire du Trophée Jules Verne.

Ils sont de retour. Le jour tombe sur le phare du Créac’h et c’est la belle lumière du ciel de traîne ouessantin qui accueille les six hommes d’équipage d’IDEC SPORT. Francis Joyon, Alex Pella, Clément

Return of Maxi Trimaran IDEC SPORT, Skipper Francis Joyon with his 5 crew, after their Jules Verne Trophy record attempt, crew circumnavigation, in Brest on january 08, 2016 - Photo Jean Marie Liot / DPPI
 Photo Jean Marie Liot / DPPI

Surtel, Boris Herrmann, Gwénolé Gahinet et Bernard Stamm peuvent se tomber dans les bras, se claquer les pognes et sourire à la belle nuit qui les attend tout à l’heure, sur les quais de Brest. Certes ils n’ont pas battu le record du Trophée Jules Verne. Mais ils viennent d’une part de signer la troisième meilleure performance de tous les temps sur une circumnavigation. Ils améliorent d’autre part le record du bateau de 17 heures, à six marins seulement alors que Franck Cammas avait avec lui 9 hommes d’équipage quand il avait conquis le Trophée Jules Verne en 2010.

Ils ont surtout signé une remarquable aventure humaine. Marquée par de grands moments comme ce sprint record vers l’équateur dans le gros temps et en un seul empannage pour entamer l’aventure. Par ce record absolu de l’océan Indien avalé en plongeant très sud au milieu des glaces, bateau et marins gelés. Ils ont galéré ensemble aussi dans un Pacifique qui l’était un peu trop ou au passage d’un Horn curieusement paisible. Ils ont admiré de concert cet incroyable iceberg géant au beau milieu de l’Atlantique Sud. Ils ont frôlé la limite dans des surfs sauvages à 45 nœuds. Ils ont navigué vite. Très vite. Ils se sont « bien marrés ». Ils se sont découverts et ont su partager leurs rêves avec nous autres, les terriens ordinaires. Ils ont pris du plaisir et en ont donné. Tout à l’heure, on les accueillera à bras ouverts dans le port de Brest, pour les remercier de tout ça. Mais laissons les en parler eux-mêmes…

Les mots des marins

Francis Joyon : « Un sentiment très positif»

Return of Maxi Trimaran IDEC SPORT, Skipper Francis Joyon with his 5 crew, after their Jules Verne Trophy record attempt, crew circumnavigation, in Brest on january 08, 2016 - Photo Jean Marie Liot / DPPI
Photo Jean Marie Liot / DPPI

« Il y en a eu beaucoup, des grands moments ! Je retiendrai un grand classique : le passage au cap Horn dans des conditions de mer très agréables et une lumière extraordinaire. Mais l’essentiel c’est le plaisir en équipage ! On a vraiment bien fonctionné ensemble, on s’est bien entendus. Nous étions assez complémentaires : nous étions plusieurs navigateurs solitaires embarqués ensemble sur un bateau d’équipage et ça a fait un bon mélange. On s’est donnés énormément sur le bateau, encore la nuit dernière, où il y a eu des grains à 48 noeuds. J’ai la voix un peu fatiguée mais c’est vrai que la nuit a été sans aucun repos à manœuvrer sans cesse dans des grains, à se bagarrer… mais on faisait tout avec bonne humeur, avec plaisir ! Un moment cette nuit, Bernard a été projeté violement à travers le bateau, c’était vraiment brutal… Repartir ? Si on pouvait refaire une navigation en équipage avec ce bateau ce serait volontiers ensemble, oui ! On est tous sur un sentiment très positif par rapport à ça ! »

Bernard Stamm : « un surf à 45 nœuds»
« Si je devais isoler un seul souvenir, ce serait un surf à 45 nœuds !  Je ne sais plus exactement où c’était, dans l’océan Indien je pense. J’étais à la barre… Le bateau est tout de même assez éprouvant entre 35 et 40 nœuds, mais quand tu restes de longs moments au-dessus de 40 nœuds c’est… et bien c’est mémorable ! »

Gwénolé Gahinet : « la plongée dans l’Indien et l’aventure humaine»
« Un souvenir fort c’est la première descente dans le Grand Sud, au sud des Kerguelen, puis de l’île Heard. On a été obligés de plonger très, très Sud pour faire cette trajectoire qui mène au record de l’océan Indien. C’était une entrée en matière assez dure, on a plongé jusqu’à quasiment 60 degrés Sud, dans de l’eau à 2 degrés. ET tu fonces même la nuit à 35 nœuds en te méfiant des icebergs… c’était assez fort et engagé, le froid était vraiment, vraiment dur. Une nuit, le bateau a carrément gelé ! Les filets ont gelé, le pont a gelé… c’est exceptionnel en navigation. C’était un grand moment ! Mais plus globalement ce qui est génial dans ce tour du monde c’est l’aventure humaine, la cohésion de l’équipage. On a passé de super moments, un super tour du monde. Nous étions tous assez différents avec plein d’histoires à nous raconter les uns aux autres. A chaque changement de quarts, il y avait plein d’anecdotes, plein d’échanges, de grands moments de rigolade… et c’est presque le principal ! »

Boris Herrmann : « la rencontre avec Spindrift »
« Un grand souvenir c’est la rencontre avec Spindrift près de la Nouvelle-Zélande. C’était incroyable de se retrouver à cet endroit-là après une moitié de tour du monde ! L’ambiance à bord était super, mais c’est tout le tour du monde, dans sa globalité, qui était un grand moment à vivre. Je pense avoir appris plein de petites choses dans cet équipage, avoir acquis un peu plus de maturité de navigateur. C’était une expérience enrichissante, avec les autres, à bord de ce magnifique bateau ! »

Clément Surtel: « le Horn, ce caillou légendaire »
« Le plus grand moment pour moi c’est le cap Horn. Sortir du sud en rasant ce caillou légendaire, que je passais pour la première fois, dans un coucher de soleil magnifique, c’ était quelque chose. C’est une belle image de libération du Grand Sud. Et il y avait une très bonne ambiance à bord, on s’est tous bien soutenus. On s’est découverts parce qu’on ne se connaissait pas vraiment avant de partir et ce n’est jamais évident à six sur un bateau, comme ça. On s’est bien marrés ! Et après 47 jours de mer et bien… on se connaît mieux ! »

Alex Pella : « cet énorme iceberg sur notre route»
« Ben sûr on est très contents d’arriver, de finir ce tour du monde avec un très bon chrono, même si on n’a pas battu le record. Il y a eu de grands moments de bonne ambiance à bord, je pense que vous l’avez ressenti à terre. S’il faut faire une seule ‘photo’ d’un instant magique, pour moi ce serait cet énorme iceberg croisé dans l’Atlantique sud pendant une journée ensoleillée magnifique.  Sur le pont, on était tous éblouis, à regarder ce spectacle comme s’il avait été posé là sur notre route, juste pour nous ! Et puis il y avait une très bonne ambiance à bord, moi j’aime bien rire, je trouve même que ça aide au rendement, à la performance, que ça aide quand les choses ne vont pas bien. C’est important… Il y avait des bonnes personnes à bord ! »

Rappel du Top départ :
IDEC SPORT avait déclenché le chrono à 3h02’22’’ heure française (2h02’22’’TU) le dimanche 22 novembre 2015.
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