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IDEC SPORT AU CAP HORN CETTE NUIT

Francis Joyon, Clément Surtel, Alex Pella, Sébastien Audigane, Gwénolé Gahinet et Bernard Stamm devraient couper les 67° 16° degrés de longitude Ouest qui marque la position du cap Horn, cette nuit. Ils inscriront ainsi un nouveau temps intermédiaire de référence sur la distance Ouessant – cap Horn en un peu plus de 26 jours, soit plus de quatre jours de mieux que le tenant du titre Banque Populaire V passé avec Loïck Peyron à la tête d’un équipage de 13 hommes en 30 jours, 22 heures, 18 minutes et 48 secondes. Après l’incontournable moment de réjouissance à l’ombre du célèbre caillou qui porte le nom de la ville de Horn aux Pays-Bas, les hommes d’IDEC SPORT vont s’attaquer avec une motivation décuplée et un voilier à 100% de son potentiel, au dernier morceau de bravoure de ce Trophée Jules Verne, la remontée de l’Atlantique où se jouera l’issue de leur incroyable périple scandé par déjà quatre très officieux records intermédiaires (Leeuwin, Tasmanie, Antiméridien et Horn), auxquels on pourra rajouter le temps référence entre la Tasmanie et le cap Horn, établi par Bruno Peyron en 2005 et jamais battu depuis.

« Ils ont traversé l’Australie en deux jours ! On ne peut même pas faire ça par la route ! » L’exclamation est d’un internaute australien, à la contemplation de l’extraordinaire trajectoire dessinée depuis l’ouest africain et jusqu’au cap Horn par le maxi-trimaran IDEC SPORT. Francis, Alex, Bernard, Gwéno, Seb et Clément savourent humblement cette performance, dans l’intimité confinée du cockpit détrempé de leur multicoque. Ils savent mieux que quiconque, qu’ils n’ont réalisé que les deux tiers de leur colossale entreprise. Le Horn, et sa saveur libératrice après les terribles tensions du grand sud, ne constitue en réalité qu’un nouveau départ, un nouveau challenge qu’ils relèvent avec un appétit décuplé par le bonheur de laisser froidure, glaces, brouillards et immensités hostiles dans leur sillage.

L’Atlantique, synonyme de retour à la maison, est truffé d’obstacles qui ont l’an passé freiné et finalement vaincu les ardeurs d’IDEC SPORT mais aussi de Spindrift 2, le maxi-trimaran ex Banque Populaire V, de Yann Guichard et Dona Bertarelli, tous deux incapables d’améliorer et de battre les 7 jours et 4 heures établis en 2012 par Loïck Peyron entre le Horn et l’Équateur. Loïck avait, en s’en souvient, bâti en grande partie son succès en Atlantique. Sainte-Hélène, le pot au noir, l’anticyclone des Açores constituent autant d’obstacles qui se dressent encore devant les étraves de Joyon et de ses hommes. « Nous sommes heureux de disposer d’un matelas conséquent d’avance au Horn » confie Francis. « Un nouveau défi se présente à nous. Les fichiers météos ne sont pas encore très clairs quant à la nature de la sauce à laquelle nous allons être mangés, mais nous savons qu’une dure partie nous attend. » Gwénolé Gahinet redoute naturellement l’avarie, la rencontre inopinée avec un OFNI qui pourrait en un instant ruiner leur beau parcours. « En parler permet de dédramatiser » sourit le benjamin du bord, en passe de fêter cette nuit son deuxième passage du Horn en une année, après l’expérience de 2016, à bord de ce même maxi-trimaran magique. « On ne nous voyait pas à si belle fête » témoigne-t-il, « avec notre équipage réduit et le petit mât. Nous voulons aller jusqu’au bout de cette belle aventure. »

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